Comparatif des forfaits et abonnements GSM de Maroc Telecom, Méditel et Inwi

Les 3 opérateurs marocains de téléphonie mobile ont récemment remodelé leurs offres de forfaits et abonnements post-payés, ce qui semble être une conséquence directe de la baisse des tarifs d’interconnexion décidée par l’ANRT.

Incluant plus de gratuités qu’auparavant, ces offres visent à convertir un maximum d’abonnés prépayé vers du postpayé. L’objectif final est de maximiser l’ARPU (Average revenue per user, ou revenu moyen par utilisateur) des opérateurs, qui est aujourd’hui de l’ordre de 91 Dh pour Maroc Telecom et 43 Dh pour Méditel (celui d’Inwi n’est pas encore connu).

Ci-dessous un tableau comparatif de 3 offres représentatives de l’entrée de gamme, moyen de gamme, et du haut de gamme des forfaits post-payés de Maroc Telecom, Méditel et Inwi.

Une première analyse du tableau fait ressortir une grande similitude entres les offres. Les trois opérateurs ont plus ou moins aligné leurs offres, et il n’existe plus de grandes disparités sur le marché.

Mais il semble tout de même que Méditel sort gagnant de ce comparatif. Malgré des prix un petit peu plus élevés que ses deux concurrents (pas plus de 20 Dh à chaque fois), il propose pour tous ses forfaits une durée équivalente après épuisement, utilisable  les soirs, weekend et jours feriés vers tous les opérateurs nationaux et vers les fixes de France, d’Espagne, d’Italie, de Belgique, de Royaume Uni, d’Allemagne, des Etats Unis et du Canada.

L’offre de Maroc Telecom est assez proche, mais impose quelques limitations. Les minutes offertes après épuisement du forfait ne sont pas aussi généreuses que celles de Méditel, la durée de communication vers le numéro illimité est en fait limitée à 30h par mois, et le débit est baissé à 128 Kb/s une fois le seuil de 4 Go de téléchargements est dépassé.

Quant à Inwi, l’offre peut sembler à priori très intéressante, si ce n’est le nombre assez faible des abonnés Inwi. L’opérateur semble beaucoup miser sur l’effet réseau en offrant des communications illimitées vers les numéros Inwi, mais sera pour le moment limité par sa faible pénétration du marché (10% selon les derniers chiffres de l’ANRT – Septembre 2010). L’opérateur souffre également de sa couverture réseau plus faible que celle de ses concurrents, mais qui sera amenée à s’améliorer durant les prochains mois. Cependant, on peut facilement imaginer des familles entières s’équiper en cartes SIM Inwi, et bénéficier de communications gratuites entre tous ses membres.

L’autre bonne nouvelle de ces offres, c’est que tous les opérateurs offrent une connexion Internet à leurs abonnés post-payés. Ce qui ne pourra que favoriser la pénétration d’Internet mobile sur le marché, et développer de nouveaux usages du téléphone mobile. En attendant l’apparition d’applications mobiles spécifiques au marché marocain…

Le défi des opérateurs d’augmenter leur ARPU tout en offrant plus de temps de communication à leurs abonnés semble bien parti. Espérons qu’ils continueront à innover en incluant de nouveaux services dans leurs offres à des prix encore plus compétitifs!

Plus de détails sur les offres post-payés :

Liberté de la presse au Maroc : Quand on atteint le fond, on creuse encore

Le classement mondial 2010 de la liberté de la presse de “Reporters sans frontières” a été publié aujourd’hui, et le verdict est sans appel : le Maroc est classé 135ème/178 pays, perdant 38 places en 4 ans (97ème en 2006), et 8 places par rapport à l’année dernière. Et comme d’habitude, on se retrouve derrière des pays comme le Burkina Faso (49e), la Guinée-Bissau (67e, récemment scène de plusieurs coups d’états), le Zimbabwe de Mugabe (123e), l’Algérie (133e) ou le Venezuela de Chavez  (133e).

Ce classement ne fait que confirmer la situation que vit la presse depuis deux ans : fermeture du Journal Hebdomadaire et de Nichane, poursuites judiciaires contre les directeurs d’Al Jarida al Oula, d’Al Michaal et d’Akhbar al Yaoum, interdiction de Telquel… Les harcèlements que subit la presse écrite ne se comptent plus. Les méthodes diffèrent mais ont toutes le même but : boycott publicitaire des plus gros annonceurs, amendes astronomiques, saisies, prison pour les directeurs de publication. Tout pour rappeler les heures les plus sombres de la liberté de la presse pendant les années de plomb.

Mais quand on parle de liberté de la presse au Maroc, on oublie souvent la presse audio-visuelle. Or, le Maroc est très en retard par rapport aux pays africains par exemple. Certes, le nombre de radios a sensiblement augmenté ces trois dernières années, mais le contenu n’a pas vraiment suivi. La plupart se contentent de diffuser de la musique à longueur de journée, avec quelques émissions de débat confinés à des sujets de société : mariage, divorce, éducation des enfants, santé, et j’en passe. Les bulletins d’informations nationales reprennent pour leur majorité les communiqués de la MAP, et s’aventurent rarement plus loin. Pour les débats politiques, vous pouvez toujours rêver. Ou regarder Hiwar de Mustapha Alaoui. Ah, les télés? Aucune télévision privée n’est autorisée. Passez votre chemin. Certains opérateurs avaient essayé de postuler pour des licences de télévision, mais aucune n’a été délivrée. Motif officiel : le marché publicitaire marocain n’est pas assez développé pour permettre à d’autres chaines de télévisions de s’installer au Maroc. Soit. Mais quelqu’un de la HACA pourrait nous expliquer comment font les 14 chaines TV privées du Kenya pour survivre?

Il ne faut pas chercher plus loin. Le Makhzen sait très bien que la télévision est de loin le média qui a le plus d’influence sur la population. Et il fera tout pour en garder le contrôle. Zappez, il n’y a rien à voir.

Caisse de compensation : le gouffre sans fin

Un gouffre sans fin et un moyen d’acheter la paix sociale. Voila ce qu’est la caisse de compensation au Maroc. Depuis plusieurs années, on vit la même histoire. Les prix des matières premières explosent sur les marchés internationaux, le budget alloué initialement à la caisse n’est plus suffisant, et l’état est obligé d’accorder une rallonge pour pouvoir rembourser les arriérés. Souvent à coup d’endettement interne. La situation n’est guère différente en 2010. Le budget initialement alloué était de 14 milliards de DH, et une rallonge d’au moins 10 milliards sera nécessaire pour boucler l’année.

Le budget de la caisse a connu une évolution soutenue durant les 10 dernières années, avec un pic en 2008, année de flambée de toutes les matières premières sur les marchés internationaux. Les pouvoirs publics souhaiteraient maintenir le budget de la caisse à un niveau de 3% du PIB. Mais cet objectif parait difficile à atteindre vu le niveau des prix des matières premières et leur augmentation prévue en 2011.

Budget Caisse Compensation Maroc
On parle depuis plusieurs années d’une réforme radicale de la caisse de compensation. Ce n’est un secret pour personne, au lieu de jouer son rôle de filet social et d’aider les plus pauvres, les subventions profitent surtout aux 4×4 des riches. Exemple ultime d’aberrations : l’Etat subventionne le sucre contenu dans les boissons gazeuses! L’Etat reconnait bien le problème et l’expose bien à travers certaines études. Petit tableau résumant deux études du HCP et du Ministère des Affaires Générales.

subventions caisse compensation
Mais comment fait-on ailleurs? Le Maroc n’est pas le seul à être confronté à cette problématique. Les expériences indonésiennes et mexicaines sont reconnues comme réussies par la Banque Mondiale. L’Indonésie a établi 10 critères permettant d’identifier les populations éligibles aux aides directes de l’état. Ces familles bénéficient d’une aide financière (envoyée mensuellement par poste), les aidant à préserver leur pouvoir d’achat après la suppression des subventions. Dans le cas mexicain, elles ont bénéficié à 5 millions de familles et sont conditionnées à la présence à l’école de tous les enfants, et à des visites médicales régulières. D’une pierre deux coups : baisser les niveaux de la pauvreté, et l’amélioration de l’accès à l’enseignement et aux services de santé. On peut facilement imaginer un système similaire au Maroc, à condition que le recensement soit fait de manière transparente et juste (en gros, éloigner les qaid et les moqaddem du processus…).

La décision est plus politique qu’autre chose. Quel gouvernement aura le courage de réformer ce système, au risque de déclencher une grosse instabilité sociale? Les gouvernements des 30 dernières années sont tous hantés par le spectre des émeutes de juin 1981, déclenchées suite à l’augmentation du prix du pain et réprimés dans le sang par le régime, faisant des centaines de morts.

Courage Abbas (et son poulain Nizar)! De toute les manières, les élections de 2012 sont déjà promises au PAM. Quitte à faire au moins une bonne action pour le Maroc au cours de votre quinquennat!

Pour une approche plus scientifique du sujet, vous pouvez vous reporter à l’étude de M. Khalid Soudi.

Appel d’offres international : Privatisation de certaines fonctions régaliennes de l’Etat marocain

Face à l’échec des réformes de plusieurs fonctions régaliennes de l’Etat marocain, et à l’insatisfaction des citoyens marocains vis-à-vis des services rendus par les services étatiques concernés, le gouvernement marocain a décidé de lancer un appel d’offres international pour la privatisation de certaines de ses prérogatives : la justice, l’émission de documents administratifs et de pièces d’identité et du maintien de la sécurité et de l’ordre.

La justice :

Soucieux d’assurer aux citoyens marocains une justice impartiale, efficace et non-corrompue, et suite aux lenteurs injustifiables de la réforme de la justice, le gouvernement a décidé de céder l’exploitation des tribunaux marocains à un opérateur privé. Celui-ci se chargera de traiter les affaires portées devant les tribunaux marocains, et de rendre les jugements nécessaires dans les plus brefs délais. Les juges du prestataire devront avoir une conduite exemplaire, et présenter une expérience significative dans l’exercice de fonctions similaires. La connaissance du droit marocain serait un plus. Une préférence sera donnée aux entreprises provenant des pays scandinaves.

L’émission de documents administratifs et de pièces d’identité :

Soucieux de simplifier la vie des citoyens marocains qui sont rebutés à l’idée de se rendre dans un arrondissement pour légaliser un document, et d’éviter le calvaire qui résulte d’une demande de carte nationale d’identité (CNI) ou d’un passeport, le gouvernement marocain a décidé de privatiser ces services. Le prestataire sera en charge de la délivrance des certificats d’état civil, des attestations de domicile, des attestations de vie et de décès, des attestations de bonnes mœurs, des attestations de célibat, de fiançailles et de mariage, ainsi que de la légalisation des signatures et de contrats. Le prestataire se chargera également d’en simplifier les procédures, et de réduire les délais d’obtention à un maximum de 10 minutes. Le prestataire prendra également en charge l’informatisation de l’ensemble des registres papier, et d’installer des bornes automatiques dans les lieux adéquats. Le responsable de chaque centre se contentera de vérifier le contenu du document et d’apposer son cachet et sa signature.

Concernant la délivrance de documents d’identité, le prestataire retenu devra traiter les demandes d’obtention en moins de 24h, et d’offrir des capacités d’accueil suffisantes pour les demandeurs. Les procédures devront être simplifiées, et les papiers demandés réduits au maximum. Pour l’obtention d’une CNI par exemple, inutile de demander une attestation de domicile à l’arrondissement de police le plus proche, qui lui même demande une attestation de domicile du moqaddem, un certificat d’état civil, le contrat de bail si vous êtes locataire ou le titre de propriété si vous être propriétaire, le contrat de mariage si vous êtes le conjoint du propriétaire, ainsi qu’une facture d’eau et d’électricité. Le prestataire ne devra pas exiger plus de 3 pièces pour l’obtention d’un document d’identité, et devra mettre en place un service pour le suivi des demandes d’obtention sur Internet.

Compte tenu de leurs spécificités culturelles et des tendances bureaucratiques de leur pays, les entreprises françaises sont exclues de cet appel d’offres.

Services de sécurité :

Face à la recrudescence de la violence urbaine et de l’insécurité dans les villes marocaines, le gouvernement marocain cède ses fonctions de maintien de l’ordre et de la sécurité à un prestataire privé. Celui-ci devra assurer de l’élimination de toute forme de vol, d’agression, de cambriolage, de viols sur la voie publique. Le prestataire s’engage à couvrir tous les quartiers d’une ville donnée, et ne pas restreindre ses fonctions aux quartiers huppés. Les citoyens ne devront plus ressentir de peur en se promenant seuls à 22h du soir.

Le personnel du prestataire devra être équipé d’une caméra et d’un magnétophone qui enregistrent en permanence les conversations avec les citoyens, ainsi que d’un badge portant clairement le nom et le prénom de l’agent, ainsi que de son matricule. Ces mesures sont destinées à limiter les abus et à faciliter les recours en justice par des citoyens s’estimant lésés par un de ces agents.

Le prestataire veillera également à l’interdiction de la moustache pour tous ses agents.

Le traitement des candidatures se fera par une commission constituée de hauts fonctionnaires marocains, d’experts de différents domaines, ainsi que de représentants de la Banque Mondiale, de l’Union Européenne, de l’OCDE et de Transparency International.

D’autres secteurs, comme l’éducation ou la santé, pourraient faire prochainement l’objet d’appels d’offres similaires.

Ceci est un billet purement satirique. Merci aux journalistes de CNN d’en prendre compte.

Rapport de la Fondation Abderrahim Bouabid : Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique?

Un rapport sans concession, et qui met le doigt sur un “mythe” qu’entretiennent les organes officiels au Maroc : “le pays connait un boom sans précédent”, au point que l’on commence à parler du Maroc comme un pays émergent et non comme un pays en voie de développement.
Les “nihilistes” du Cercle d’Analyse Économique de la Fondation Abderrahim Bouabid se sont intéresses à une question simple : “Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique”.

L’approche consiste à discuter de l’existence d’une stratégie de développement économique qui permettrait au Maroc de croitre à un rythme tel qu’en l’espace d’une génération notre pays puisse devenir un pays à revenu intermédiaire et à niveau de développement humain élevé.

Au niveau de la croissance du PIB, la rhétorique officielle affirme que le Maroc a réalisé un taux de croissance exceptionnel sur la dernière décennie. Sauf que les choses devraient être relativisées : on compare les niveaux de croissance actuels à ceux de la décennie 90, qui est selon les auteurs du rapport “une décennie perdue pour le Maroc” : sortie difficile du plan d’ajustement structure, croissance molle, faible investissement public…

Deuxième élément, si on se compare à des pays voisins ou à économies comparables, le Maroc a fait moins bien que ses concurrents. Ensuite, le pays a connu un niveau de pluviométrie qui a permis au PIB agricole de croitre à des niveaux exceptionnels. Sauf que la dépendance de l’économie marocaine à la pluie reste forte, et cela se ressent bien lors des années de sècheresse…

Autre point: personne n’a jamais osé définir un seuil minimal de croissance du PIB, en dessous duquel le tissu économique ne pourrait pas absorber le flux des nouveaux entrants sur le marché du travail. Ce seuil est par exemple de 8% en Chine, alors qu’actuellement un taux de croissance de 3% dans un pays européen relèverait du miracle. Tout est relatif donc…

Autre “mythe” soutenu par la propagande officielle : le niveau des investissements directs étrangers au Maroc est élevé. Certes, il s’est amélioré pendant les dernières années, mais on est loin de faire aussi bien que nos voisins et concurrents. Le Maroc a surtout bénéficié d’un flux global d’investissements dans une économie mondialisée, et la croissance des IDE est difficilement imputable à une quelconque politique de développement économique. La conjoncture économique mondiale a été très favorable aux investisseurs étrangers (ceux du Golfe entre autres…) qui étaient prêts à investir dans des pays plus “risqués” comme le Maroc. Sauf que ces investissements se sont surtout concentrés dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme…

Le rapport passe également en revue les faibles gains de productivité du Maroc, le déficit alarmant de la balance commerciale, et le faible niveau de diversification et de valeur ajoutée des exportations marocaines (phosphates, textile et produits agricoles).

Les auteurs soutiennent que l’effort d’investissement dans le triptyque du béton (tourisme, immobilier et infrastructure) ne peut seul justifier de l’existence d’une politique de développement économique. Le tourisme reste un secteur important dans l’économie marocaine, mais sa proportion devient alarmante : 8,2% du PIB, contre 3,8% en Espagne, pourtant première destination touristique au Monde. Or, le tourisme reste un secteur très sensible à la conjoncture internationale, et il suffirait d’un incident sécuritaire dans la région pour faire fuir des milliers de touristes…

Quant à l’immobilier, les auteurs du rapport rappèlent que c’est un secteur improductif par excellence. Si on exclut la dimension sociale du secteur, l’immobilier résidentiel ne produit absolument rien pour l’économie. Il entraine au contraire, la formation de bulles spéculatives nuisibles à d’autres secteurs. Quant aux chantiers d’infrastructure dont se vantent tant nos officiels, les auteurs rappèlent qu’ils sont une condition nécessaire pour le développement, mais loin d’être suffisante. Ils rappèlent à cet effet, les investissements massifs en infrastructures qu’avait connu l’Afrique pendant les années 70 (les fameux éléphants blancs), mais qui sont restés sous utilisés faute de tissu économique structuré. Autre critique concernant ces chantiers d’infrastructure : peu d’entre eux sont soumis à des études élémentaires de “coût-bénéfices”, et on parle très peu de taux de rentabilité interne de ces projets. L’exemple le plus flagrant demeure celui du TGV

Pour résumer le tout, les auteurs de rapport se sont rendus à l’évidence que le Maroc ne dispose pas d’une stratégie globale. Les performances économiques des années 2000 restent largement dues à une conjoncture internationale favorable et une pluviométrie satisfaisante, mais nous n’en avons pas profité autant que nos concurrents.

Ensuite les membres du Cercle d’Analyse Économique de la FAB se sont penchés sur les causes de cette croissance insuffisante, et en ont identifié deux principales causes : le système politique du pays, et l’analphabétisme économique des dirigeants.

L’organisation politique du pays est très défavorable au développement économique car le pays est bloqué dans “une sorte d’équilibre politique stable de bas niveau qui ne permet pas de bénéficier pleinement ni des avantages économiques de la démocratie, ni ceux de l’autocratie”. Le système électoral marocain favorise des coalitions hétéroclites au détriment de la cohérence. Le premier ministre se retrouve ainsi dans l’obligation de rassembler des partis politiques aux orientations parfois divergentes dans un même gouvernement, afin d’avoir une majorité gouvernementale. Ceci entraine une nécessité de consensus dans beaucoup de dossiers, or il est souvent nécessaire d’avoir un courage politique et d’arbitrer entre des mesures parfois contradictoires… Les auteurs du rapport évoquent ensuite la multiplicité des acteurs publics non gouvernementaux et qui échappent à tout contrôle gouvernemental ou parlementaire. On ne compte plus le nombre d’agences publiques qui reportent de facto au roi. Comment coordonner une action gouvernementale et définir une stratégie globale dans ces conditions?

Le deuxième point bloquant est celui de l’analphabétisme économique des dirigeants. Les auteurs soutiennent que l’apport de la science économique en matière de gouvernance est déconsidéré. Très peu de projets sont évalués selon leur rapport “coût-bénéfice” ou selon leur taux de rentabilité, et encore moins en étudiant les alternatives possibles. Les exemples d’échecs sont nombreux : le plan de création d’entreprises Moukawalati, le premier plan Emergence, l’importance démesurée accordée à l’infrastructure… Le pire c’est qu’il semble qu’on n’a pas du tout retenu les leçons du passé et qu’on continue de confier l’élaboration complète des stratégies sectorielles à des cabinets de conseils (3000€/jour/consultant junior) sans définir clairement leur mission, et sans aucune transparence vis-à-vis des parties prenantes. Le rapport évoque la formation de la plupart des dirigeants des entités publiques. Leur grande majorité sont des ingénieurs, et très peu ont une solide formation économique. Les auteurs donnent pour exemple les concepteurs du Plan Real (qui a constitué le pilier de la politique du président brésilien Da Silva) qui sont tous des PhD en économie des meilleures universités américaines.

En conclusion, les auteurs réclament plus de transparence sur les politiques publiques mises en œuvre, d’envisager que les responsables gouvernementaux exercent complètement leurs prérogatives, d’imaginer un processus formel permettant d’organiser des débats sur les grandes orientations économiques avant qu’elles ne soient figées dans un contrat programme, et d’exiger des dirigeants économiques d’inclure des indicateurs d’impact appropriés et des outils d’évaluation rigoureux de leurs politiques publiques.

Ce rapport est somme toute un retour à une tradition de gauche au Maroc : pointer du doigt ce qui ne tourne pas rond au Maroc, et apporter quelques éléments de réponse. Chose qui a été vraisemblablement oubliée par les ténors de la gauche marocaine pendant cette dernière décennie. Peut-être parce qu’ils ont été d’une manière ou d’une autre soudoyés par le pouvoir…

Petit reproche à la Fondation Abderrahim Bouabid : il aurait été plus bénéfique de publier également une version arabe, afin que sa diffusion ne soit pas réduite à une petite élite francophone. Et vivement le prochain rapport!

Vous pouvez télécharger le rapport ici : PDF

Eric Gerets, l’entraineur de foot qui sera mieux payé que tout le gouvernement marocain réuni

Dilapider les deniers publics est devenu un vrai sport national au Maroc. Le dernier rapport annuel de la Cour des Comptes n’a pas été tendre avec les administrations publiques, et la réponse du gouvernement a été (comme d’habitude) de promettre une suite judiciaire aux affaires évoquées dans ce rapport. Mais quelle suite avait été donnée aux rapport précédents? Rien ou presque rien. Ce qui ne fait que renforcer le sentiment d’impunité chez beaucoup de gestionnaires des administrations publiques.

Dernier épisode en cours, le scandale du contrat du prochain entraineur de l’équipe nationale de football. Eric Gerets a pu négocier un contrat qui prévoit des indemnités mensuelles de 250 000 Euros, soit l’équivalent de 2,8 millions de DH par mois (oui, vous savez bien compter, 280 millions de centimes). Ce salaire fait de Gerets, le 2ème entraineur le mieux payé du monde! Pour avoir une idée de ce que cela représente, prenez les 35 membres du gouvernement, prenez un salaire moyen mensuel de 60 000 DH, et vous aurez une masse salariale mensuelle de 2,1 millions de DH.

Pour résumer, un monsieur qui va apprendre à 22 joueurs comment suivre un ballon et marquer des buts, gagne autant qu’un gouvernement qui gère les affaires de tout un pays de 30 millions d’habitants. Cherchez l’erreur…

Accuser le président de la fédération de football, Ali Fassi Fihri, serait trop facile. Tout le monde sait que les décisions dans ce genre d’affaires se prennent à un niveau beaucoup plus élevé, tout comme dans d’autres projets, à l’image du controversé projet de TGV au Maroc. Quand il s’agit d’une volonté royale, il vaut mieux ne pas trop en discuter.

Le plus grave, c’est qu’il n’y a eu aucune réaction politique à cette affaire d’indemnités de Gerets. Révolu est le temps où des hommes politiques, du calibre de Abderrahim Bouabid ou Mehdi Benbarka, osaient dire non à des projets qui nuisaient aux intérêts de la nation. Aujourd’hui, même les plus courageux subissent, et se disent que finalement, les marocains finiront par avaler la couleuvre, et que la majorité d’entre eux ne comprennent de toute façon pas de quoi il s’agit. La notion de débat public sur des projets stratégiques pour le Maroc n’existe pas. On acte des projets au JT de 20h à coup de “premières pierres” (le fameux حجر الأساس) , et on passe au suivant. Sans que plus personne ne rende des comptes…

La gestion des affaires de ce pays tourne au ridicule. Et y en a marre…

P.S. : Un groupe Facebook a été créé pour dénoncer ce gaspillage des deniers publics.

De l’hégémonie des entreprises françaises au Maroc

Quiconque s’intéresse à l’économie marocaine ne manquera pas de remarquer que les entreprises françaises y tiennent une place bien particulière. Cinquante-cinq ans après l’indépendance du Maroc, le tissu économique est dominé par une présence française bien marquée.

Après le processus de marocanisation des années 70, qui tenait plus de la chasse de l’étranger que de politique économique, le Maroc a entamé un processus de privatisation pendant les années 90 faisant massivement appel aux investisseurs étrangers.

Mais malgré la marocanisation forcée des entreprises étrangères, les françaises ont su garder une présence très forte au sein de l’économie marocaine, soit en restant minoritaire dans le capital des entreprises marocanisées, ou en tissant des liens commerciaux très forts avec des partenaires marocains. Et la privatisation ne leur a permis qu’un retour en force.

En jetant un coup d’œil aux entreprises françaises du CAC 40,  on constante que la quasi-totalité est présente d’une manière ou d’une autre au Maroc. Cela va d’une filiale propre (Total, Sanofi-Aventis, Renault…) à une participation majoritaire (Vivendi…) ou minoritaire (Danone, Lafarge, Arcelor Mittal…) dans des entreprises marocaines, sans oublier les entreprises détenant des concessions de services publics (Suez Environnement, Veolia Environnement…).

Et à voir l’actualité économique, la tendance n’est pas prête de s’inverser. Le très controversé projet du TGV reste un exemple frappant. Deux entreprises françaises (Alstom et la SNCF) réaliseront la majeure partie du projet, sans avoir participé au moindre appel d’offres! Encore plus frappant, la concession d’exploitation du tramway de Rabat-Salé a été obtenue par Transdev, qui a fusionné quelques jours auparavant avec son seul concurrent sur cette concession, Veolia Transport (elle même concessionnaire du service d’autobus de Rabat!).

A se demander si les français sont les seuls à détenir un savoir faire dans ces domaines! Pourquoi une telle hégémonie alors? Pourquoi ne voit-on quasiment jamais des mastodontes nord-américains ou allemands remporter des marchés publics au Maroc? Où sont passés les General Electric, Siemens ou Bombardier ?

Les raisons sont bien évidemment historiques. La fin du protectorat français n’ayant pas été aussi brutale que dans d’autres pays (l’Algérie par exemple), les français ont gardé de solides relations économiques avec leur ancienne colonie marocaine. L’élément linguistique est aussi déterminant . Un chef d’entreprise marocain ou un élu est plus disposé à parler en français avec ses interlocuteurs qu’en anglais ou allemand (et là, c’est un autre débat…).

Sauf que beaucoup évoquent une toute autre raison. Les entreprises françaises sont réputées moins regardantes sur les procédures de conformité (ou compliance pour les initiés), et n’hésitent pas à faire fonctionner les réseaux d’intermédiaires et de tenter d’amadouer d’une manière ou d’une autre les décideurs dans les dossiers stratégiques. Et cela inclut bien sur des commissions occultes ou de bakchichs bien garnis. Et il suffit de jeter un coup d’oeil sur l’historique de procès pour corruption dans pays étrangers pour s’en rendre compte… Les entreprises anglo-saxonnes restent plus réticentes à employer ces moyens, car leurs gouvernements ont établi des chartes d’éthique très strictes vis-à-vis de la corruption dans les pays en voie de développement, et dont l’infraction implique des procès retentissants (avec tout l’impact que cela peut avoir sur leur image), et des amendes dissuasives.

Entre temps, les entreprises françaises continuent à considérer le Maroc comme leur chasse gardée, et à se servir de ses entreprises comme des vaches à lait, servant surtout à remonter des dividendes aux maisons mères en temps de crise (voir rapport annuel de l’Office des Changes), et sans envisager aucun transfert de technologie ou de savoir faire aux marocains.

Nos politiciens devraient peut-être penser à mettre de coté leur francophilie très prononcée et se rendre à l’évidence que des entreprises non-françaises peuvent remporter des appels d’offres avec des conditions plus avantageuses et des technologies plus innovantes. Mais peut-être qu’ils n’ont juste aucune envie de le faire. Pour des raisons qui leur sont bien particulières…

Primo.ma : Nouvelle librairie online au Maroc

Après Livremoi.ma (évoqué dans un précédent billet), un nouveau libraire online est lancé au Maroc : Primo.ma. Certes le concept, n’a rien de nouveau, mais le service présente quelques intérêts par rapport à son concurrent direct.

Tout comme Livremoi.ma, Primo.ma est un “pure player”, une enseigne qui repose sur Internet comme unique canal de distribution. Le site affiche clairement des avantages comme la livraison gratuite à domicile (contre 30 DH pour Livremoi.ma), et des délais de livraison raisonnables. Les créateurs du site promettent de livrer après 48h de la date de commande pour 95% des livres en vente, car contrairement à leur concurrent direct, Primo.ma dispose d’un stock au Maroc. Autre agréable surprise, le prix de quelques livres. Certains best-sellers coûtent moins cher qu’en Europe! Un petit exemple avec le fameux “Finance d’Entreprise” de Pierre Vernimmen (Primo.ma, Livremoi.ma, Amazon.fr).

Mais ce n’est malheureusement pas le cas de tous les livres. Le Guide du Routard Maroc 2010 est par exemple vendu plus cher que les concurrents (Primo.ma, Livremoi.ma, Amazon.fr).

Cependant, la plus grosse différence entre les deux sites reste la richesse de la base de données des livres. Primo.ma ne compte à ce jour pas plus de 350 livres, contre des milliers pour Livremoi.ma (qui repose sur la plateforme Aligastore). La raison en est simple : Il est impossible pour un distributeur d’avoir un stock conséquent de livres au Maroc, lui permettant de livrer ses clients dans des délais très courts. Choix à l’opposé de Livremoi.ma qui préfère avoir un catalogue plus pléthorique, mais à condition de prendre son mal en patience, et d’attendre la livraison d’Europe.

Autre point négatif, Primo.ma ne propose pas le paiement par carte bancaire sur Internet (contrairement à Livremoi.ma), et le paiement se fait généralement auprès du facteur qui vous livre le colis. Cependant, un système de paiement prépayé (via la carte Jaybi), devrait être prochainement proposé.

Derniers reproches pour les créateurs de Primo.ma : Le lecteur marocain serait ravi de trouver autre chose que des livres en français (le marocain est polyglotte par définition :-)), mais aussi des livres marocains parfois difficilement trouvables en librairie.

Open source au Maroc : Etat des lieux


Il y a une dizaine d’années, parler de logiciels libres, relevait d’un acte de militantisme politico-technologique. Soutenir des valeurs de liberté et de partage, relevait de l’utopie dans un monde dominé par quelques mastodontes cultivant le culte de la “licence” à grands coups de publicité et de lobbyisme commercial. Il avait fallu des gourous barbus, hirsutes et teigneux, sous leur air gentil et pleins de bonne volonté pour expliquer au monde que les logiciels libres était le mieux de ce qui pouvait se faire en informatique. Richard Stallman et ses amis, n’ont ménagé aucun effort depuis des années pour acheminer ce message de liberté et de partage. Mais cela ne suffisait plus. Les logiciels libres pêchaient par leur manque d’ergonomie, et un ciblage particulier d’utilisateurs. Ils avaient la réputation d’être réservés à une population d’initiés geeks, seuls capables de les manipuler et de les faire évoluer. Mais ce changement de ciblage s’est opéré avec succès au fil des années. Il suffit d’observer les parts de marché en nette croissance pour Linux ou Firefox pour s’en rendre compte. Et nul besoin aujourd’hui d’avoir des prêcheurs pour promouvoir le libre. Les experts du marketing vous le diront : un bon produit n’a pas forcément besoin de publicité, et il finit par s’imposer de lui même. Le bouche à oreille est le meilleur plan marketing qui puisse exister.

Au Maroc, on a pris notre temps avant de surfer sur la vague du libre. Et faisons la part des choses, la Linux Party de l’EMI en 1999 a été le premier évènement au Maroc dédié à la promotion des logiciels libres. A l’époque, cela relevait surtout de la curiosité informatique. Il n’y avait pratiquement aucune utilité d’avoir un ordinateur personnel tournant sous Linux, à part celle fait d’avoir un environnement Unix sur PC. D’une simple Install Party, l’évènement s’est transformé en une rencontre annuelle nationale des acteurs des logiciels libres au Maroc.

Mais quid de l’état du libre au Maroc? Il n’est pas du tout aisé de faire une analyse précise sur le secteur, tant les données chiffrées manquent cruellement, et que les entreprises restent plutôt discrètes sur les solutions adoptées en interne. Mais on peut cependant observer une adoption massive de certaines technologies libres (Java, LAMP, les briques open source en JEE…), non pas pour des raisons idéologiques, mais bien parce que la fiabilité et la pérennité de ces solutions n’est plus à démontrer. Et en ces temps de crise, les entreprises cherchent surtout à faire des économies sur les prix de licences, et accorder un peu plus de budget pour l’intégration et la formation. L’offre des SSII marocaines en matière de libre n’est pas pléthorique, mais commence à s’étoffer petit à petit face à une demande de plus en plus croissante des entreprises. Des SSLL (Société de Service en Logiciels Libres) commencent à voir le jour, mais mettent surtout en avant le coût compétitif de leurs solutions pour faire face à la concurrence.

Sur le volet de l’éducation, point noir d’il y a quelques années, la situation s’améliore grandement. Les écoles d’ingénieurs poussent fortement leurs étudiants à maitriser un minimum de technologies libres, au risque de se retrouver lésés sur le marché du travail. Les compétences techniques ne sont donc plus ce qui manque sur le marché du libre.

Cependant, le volet politique reste très en retard sur le reste. Dans tous les pays ayant connu une adoption massive des logiciels libres, l’impulsion est surtout venue de l’Etat. Cela s’est fait en accordant des subventions ou des avantages fiscaux aux entreprises adoptant les solutions libres, en poussant les administrations publiques à s’équiper en logiciels libres, et en finançant la recherche scientifique dans le domaine. Or, force de constater, que rien de cela n’a été fait au Maroc. Pire, dans la récente stratégie Maroc Numeric 2013 adoptée par le Département des Technologies de l’Information, il n’y a aucune mention du rôle ou de la promotion de l’utilisation des logiciels libres pour la concrétisation de cette stratégie. Autant dire que le développement de l’utilisation du libre au Maroc, devra se faire sans l’impulsion de l’Etat. Et beaucoup voient dans le fait que l’actuel ministre en charge des technologies de l’information soit un ex-DG de Microsoft North West Africa, est un frein en soi à l’évolution des logiciels libres au Maroc.

Mais les prochaines années restent prometteuses pour le libre. Les solutions open source se sont banalisées, et le recours de plus en plus prononcé au cloud computing, favorisera certainement l’adoption de standards libres et d’infrastructures basées sur des logiciels open source. L’aventure ne fait donc que commencer.

Liste de quelques sociétés de services en logiciels libres (SSLL) au Maroc :

Article paru dans l’édition 2010 de la revue informatique de l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs

Comparatif des tarifs GSM au Maroc : Inwi, Méditel et Maroc Telecom

Les chiffres de ce post étant obsolètes, merci de vous référer au dernier comparatif des tarifs de GSM prépayé au Maroc.

Le lancement récent d’Inwi a certainement bousculé le paysage de la téléphonie mobile au Maroc, ne serait-ce que par l’introduction de la tarification à la seconde. Longtemps réclamée par les consommateurs, qui s’attendaient plutôt à une décision règlementaire de l’ANRT permettant aux consommateurs de ne payer que ce qu’ils ont consommé, la solution est finalement venue du dernier venu dans le monde GSM au Maroc. Mais cela poussera-t-il les autres opérateurs à adopter le même mode de facturation? Rien n’est moins sûr!

Méditel et Maroc Telecom mettent aujourd’hui en valeur leur tarification plus avantageuse que celle d’Inwi. Avec le système des doubles (voire triples) recharges, les 2 opérateurs pratiquent en réalité des prix bien inférieurs à ceux d’Inwi, une fois un certain palier dépassé.

Un tour dans les sites web des 3 opérateurs permet de dresser le tableau suivant :

Tableau comparatif des tarifs GSM en prépayé des 3 opérateurs au Maroc

Si on prend en compte des recharges en prépayé uniquement effectuées pendant les périodes de promotion de double recharge (ce qui est pratiquement le cas pendant toute l’année!), on peut comparer les prix des communications comme suit :

Tableau comparatif des tarifs GSM en prépayé des 3 opérateurs au Maroc (corrigés des promotions de double recharge)

Première remarque, le système de tarification de Méditel et Maroc Telecom est bien trop compliqué pour les consommateurs. Un récent sondage l’a d’ailleurs souligné, les marocains ne font plus confiance aux promotions des opérateurs, tant le système est complexe et peu transparent. Et Inwi l’a bien compris en introduisant une tarification unique vers tous les opérateurs, quelle que soit l’heure de la journée.

Deuxième remarque, les prix restent chers, au point que l’Union Internationale des Télécommunications a classé le Maroc comme 2ème pays arabe le plus cher en terme de communication mobile, après les Iles Comores.

Troisième remarque, les opérateurs font peu d’efforts pour convertir leur clientèle prépayée en clientèle post-payée… La première représente 95% du parc total, et même les plus aisés d’entre eux ne semblent pas motivés à sauter le pas, et à souscrire à un abonnement, tant les avantages ne sont pas importants par rapport à la liberté de recharger son téléphone quand on veut.

Avec un taux de pénétration de 80%, les opérateurs devront désormais se battre pour fidéliser et garder leur clientèle. Il en va surtout de leur santé et de leur pérennité financière!