Les nouvelles venant du petit émirat du Golfe ne sont guère bonnes. Un article paru cette semaine dans le Financial Times (également disponible ici), mentionne que certaines sociétés étrangères présentes dans l’Emirat n’ont pas été payées depuis 6 mois. Et les clients de ces sociétés ne sont autres que des géants (largement détenus par l’Etat) tels que Nakheel ou Emaar.
Autre indicateur alarmant, la chute des prix de l’immobilier. Dans certaines parties de la ville, les prix ont baissé de 30% en l’espace de 2 à 3 mois! Et c’est loin d’être fini. La bulle immobilière qui n’a cessé d’enfler depuis le début de la décennie, risque bientôt d’éclater (si ce n’est déjà fait). Des centaines de chantiers sont actuellement arrêtés, poussant les entreprises de construction à licencier les travailleurs étrangers, qui n’ont alors qu’un mois pour quitter l’émirat (sous peine de prison).
La crise n’épargne pas les cadres non plus. Les résidents ont remarqué des centaines de voitures abandonnées dans le parking de l’aéroport international. Licenciés et le plus souvent criblés de dettes, les expatriés occidentaux n’ont trouvé d’autres moyens que de fuir face à la gravité de la situation.
La crise financière mondiale, la baisse du prix du pétrole et l’explosion de la bulle spéculative immobilière ne laissent pas présager une issue à court terme à cette crise. Le Cheikh d’Abu Dhabi, l’éternelle rivale de Dubai, a proposé à l’émirat de racheter une partie de sa dette.
Et le Maroc dans tout ça? Au delà des problèmes que pourraient rencontrer les travailleurs marocains dans l’émirat (ouvriers ou cadres), de sérieuses questions se posent sur les investissement réalisés par les sociétés de Dubai dans le royaume. Lancés en grande pompe en 2006, plus personne n’entend parler des projets de Emaar : Résidences luxueuses et golfs de 18 trous dans la vallée de l’Oukaimden, ou du projet d’aménagement de la corniche de Rabat… S’ajouteront-ils aux gros scandales d’investissements étrangers annoncées dans le passé, sans jamais voir le jour? Il semble qu’on a vite oublié les promesses de Daewoo en 1997 de construire une gigantesque usine de voitures au Maroc (Dont on peut toujours voir la dalle asphaltée sur la route entre Casablanca et Berrechid). Espérons que le projet de Renault Nissan à Tanger ne connaisse pas le même sort…