En cette période de campagne électorale pour les élections municipales, où les idées et les programmes devraient s’affronter, on assiste encore une fois à un débat (voire à un combat) de très bas niveau. On est devenus habitués à des politiciens à la limite du “voyoutisme”, et qui forgent à coup de déclarations incendiaires, de mercenaires payés à l’heure, ou d’actes politiques spectaculaires à la limite du ridicule, une réputation de héros des temps modernes, dans un monde ou l’élite politique est en proie à la déchéance. Les prédicateurs de ce “courant” sont connus et reconnus. Ils jouissent d’une aura locale, souvent issue d’affaires juteuses, de milices de mercenaires bien connues des habitants de ces villes, et d’une soif de pouvoir sans commune mesure.
J’ai pu voter pour la première fois lors des élections municipales de 2003. C’étaient les premières élections municipales organisées sous le nouveau règne, et on nous promettait les élections les plus transparentes de l’histoire du Maroc. Ce qui revient à dire que la voix des citoyens sera respectée à la lettre. A l’issue du scrutin, les observateurs étaient unanimes à dire que les élections étaient effectivement libres et démocratiques. Sauf que les magouilles se sont passées ailleurs : lors de la constitution des Conseils des villes. A Rabat par exemple, l’USFP était classé premier, mais n’avait pas de majorité absolue pour gouverner la ville. Il devait donc s’allier avec d’autres partis pour constituer une majorité. Sauf que TOUS les autres partis politiques (mis à part le PPS) se sont alliés pour constituer une majorité. Rabat s’est donc retrouvée gérée par une coalition de MP-Istiqlal-PJD. Une chimère politique qui ne ressemble à rien… Résultat, la gestion de la ville est catastrophique, et un rapport de la Cour des Comptes est accablant pour le maire Bahraoui. Le rapport relève, entre autres, que le conseil de la ville a créé 700 emplois fictifs!
A Fès, la gestion de la ville par M. Chabat n’a guère été meilleure. Il a également été accablé pour mauvaise gestion par la Cour des Comptes. Des dépenses non justifiées de 2 milliards de DH ont été constatées par la Cour! Non M. Chabat, il ne suffit pas de couvrir la ville de fontaines pour dire que la gestion a été exemplaire! Le désormais spécialiste des boutades à la marocaine, jouit d’une aura sans précédent. Ses sorties médiatiques lui ont valu d’être constamment à la Une ces dernières semaines, et le débat politique sincère en souffre beaucoup. Une vidéo qui a beaucoup circulé sur Internet suffira à vous convaincre que ce monsieur ne fait qu’assurer le spectacle à défaut d’autre chose.
Supposons que ce monsieur devienne un jour Secrétaire Général de l’Istiqlal, et que celui-ci gagne les élections. Supposons également que la logique démocratique soit appliquée à la lettre. Il devrait donc logiquement être désigné comme Premier Ministre. Qu’aura-t-on à faire? Moi en tout cas, j’ai déjà choisi un endroit paisible pour un exil volontaire : L’île des Sanafir (si, si, ça existe!). En espérant qu’il n’y ait pas de Sanfour Chabat parmi la population indigène de l’île…
Mais le véritable phénomène cette année, est incontestablement le PAM. Ce parti sorti de nul part (enfin si quand même…), et qui réussit, après moins d’un an d’existence à couvrir 60% des circonscriptions, devançant l’Istiqlal du haut de ses 66 ans d’existence. Comment peut-on réussir une telle “performance” sans attirer les opportunistes et les arrivistes de tout bord. Que peut-on espérer des élus d’un parti qui dénonce l’application de la Loi? La question à se poser maintenant : quels sont les plans du Makhzen autour du PAM. Personne aujourd’hui ne peut se vanter d’avoir une réponse à cette question, tellement les enjeux sont flous, et les évènements de plus en plus incohérents et imprévisibles. Les secrets du Makhzen sont encore une fois impénétrables…
Que faire alors le 12 Juin? Voter en espérant influer un tout petit peu sur le cours des choses, ou s’abstenir et laisser les vendeurs de voix faire leur marché, et récupérer l’autre paire de babouche tant convoitée, ou l’autre moitié de la coupure de billet de 200 DH? Un avis très personnel me pousse tout de même à préférer la première solution. Si on ne veut pas voter pour un programme ou une personne en particulier, on peut tout de même faire son choix pour le moins mauvais des candidats, ne serait que pour barrer la route à ces voyous qui nous pourissent tant la vie…
Votez Rissala 😉
Essayez les gens de l’opposition, sait-on jamais ?
que faire le 12 juin?
aller voter pur ne pas laisser le champ libre à n’importe qui!
Au Maroc on n’a pas de pétrole mais on a des idées :
http://www.youtube.com/watch?v=WlF-vENa8XY
@Roulio :
Le jour où les marocains oublieront qui a gouverné le Maroc des années 80 et du début des années 90, et qui vous a créé et manipulé à volonté, ils penseront peut-être à voter pour l3awd…
Non mais voter pour l’UC … pfff.
Comme disent les américains: “Fool me once, shame on you. Fool me twice, shame on me”.
@Annouss
Bien dit 🙂